Anticiper les risques et les menaces

Anticiper et prévenir 22 novembre 2022

Le SGDSN mène des travaux d'anticipation opérationnelle et dispose d'une capacité de veille lui permettant d'assister le Premier ministre pour la conduite politique et stratégique de la crise.

Suivre les événements susceptibles d’évoluer en crises

Le SGDSN assure une capacité de veille et d’alerte, sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, au profit des hautes autorités de l’Etat. Cette veille concerne les informations couvrant l’intégralité du champ de la défense et de la sécurité nationale en France et à l’étranger, pouvant nécessiter une décision ou des mesures de portée interministérielle. L’alerte concerne particulièrement les informations susceptibles de déclencher l’activation d’un plan gouvernemental et/ou de la cellule interministérielle de crise (CIC).

Le SGDSN dispose pour cela d’un bureau de veille et d’alerte (BVA) qui s’appuie sur le réseau des centres opérationnels (CO) des ministères, avec lesquels il est en contact en permanence pour le traitement des alertes dans son domaine de compétence, ainsi que sur les sources ouvertes : Internet, agences de presse, différents médias, réseaux sociaux notamment.

Le BVA assure ainsi le premier niveau d’astreinte du SGDSN. A ce titre, il diffuse les informations méritant d’être signalées en temps réel au SGDSN et aux hautes autorités de l’Etat. Il diffuse également au profit des cabinets civils et militaires, des directeurs d’administration centrale, des services des hauts fonctionnaires de défense et de sécurité (HFDS) et des centres opérationnels, des revues de presse quotidiennes en langue française et en langue anglaise ainsi que des travaux divers couvrant l’ensemble des thématiques du SGDSN.

En plus de la fonction de veille, le bureau développe enfin une capacité d’analyse et de synthèse permettant d’alimenter les directions du SGDSN en notes internes permettant d’éclairer les orientations et les prises de décision.

 

Evaluer les besoins capacitaires, leurs évolutions et les opportunités technologiques

La crise sanitaire a confirmé l’importance des enjeux de souveraineté pour répondre aux objectifs de résilience et au besoin d’autonomie de la Nation.

Sur l’ensemble du champ de la sécurité nationale, l’efficacité de la réponse repose tout autant sur la connaissance des concepts opérationnels, des normes et de l’organisation de l’Etat que sur la maitrise des technologies ou des contraintes économiques des fournisseurs de solutions.

Face à des menaces et à des risques en constante évolution, la recherche et innovation et la disponibilité de solutions technologiques deviennent incontournables pour protéger la Nation.

Ainsi, à l’issue des recommandations du Livre blanc de la sécurité nationale de 2013, le SGDSN a ainsi joué un rôle majeur dans la mise en place d’une filière industrielle de sécurité. Constituée au sein du conseil national de l’industrie (CNI) depuis 2018, cette filière représente environ 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires dont 50 % à l’export, la commande publique restant minoritaire sur le marché national par rapport aux opérateurs économiques (type opérateur d’importance vitale - OIV). Le tissu industriel national comporte environ 4 000 entreprises dont des acteurs de référence au niveau mondial.

Depuis sa création en 2020, le SGDSN est membre du bureau du comité stratégique de filière (CSF) « industries de sécurité » et a participé à l’élaboration d’un contrat de filière pour les trois prochaines années autour, pour l’essentiel, de cinq grands projets structurants : sécurité des grands évènements et des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) 2024, cybersécurité et sécurité de l’Internet des Objets (IoT), identité numérique, territoires de confiance, numérique de confiance.

Concernant le premier projet structurant, le SGDSN a intégré la préparation des JOP 2024 comme un jalon majeur dans ses politiques de protection depuis 2018. Les actions suivantes ont ainsi été conduites :

  • Le lancement et la conduite d’une campagne d’expérimentations de nouvelles technologies en matière de protection des espaces publics, établissements recevant du public et sites sensibles ; de lutte contre les menaces NRBCE et de lutte anti-drones.
  • Après une phase de recueil du besoin puis d’identification de solutions technologiques en 2019, le SGDSN a lancé cinq expérimentations regroupant une quinzaine de cas d’usages, en définissant les concepts d’emploi afin d’analyser comment lever les freins, notamment juridiques, qui limitent leur usage. Ces expérimentations terrain, qui ont nécessité 18 mois de préparation, ont été conduites en 2020 à Roland Garros, en 2021 au stade Vélodrome de Marseille et au Parc des Princes et en 2022 au stade Vélodrome de Marseille pour la lutte contre les drones malveillants.
  • Le pilotage par le SGDSN, dans le cadre du contrat capacitaire interministériel de lutte contre le terrorisme NRBC (CCI NRBC), d’un groupe technique de suivi de la réponse aux menaces NRBC pour les JOP 2024, intégrant également la coupe du monde de rugby de 2023.
  • La participation à un groupe de travail piloté par l’armée de l’air et de l’espace consacré à la planification de la lutte anti-drones (LAD) pour les JOP2024. Le SGDSN en assure un suivi au titre de la commission interministérielle de sûreté aérienne (CISA).
  • Le développement d’une capacité cynotechnique de recherche d’explosifs. Le SGDSN porte depuis 2018 les travaux pour la mise en place d’une certification des unités cynotechniques privées pour la recherche d’explosifs (CYNODEX), projet porté par la direction générale de la police nationale (DGPN).

Pour conduire son action dans le domaine capacitaire et technologique, le SGDSN a bâti depuis plusieurs années des partenariats avec différents organismes de recherche de référence en matière de sécurité nationale (agence nationale de la recherche (ANR), pôles de compétitivité…). Ce sont ainsi plusieurs dizaines de projets et des démonstrateurs qui ont pu être financés et déployés.

Au plan européen, le SGDSN est un acteur actif de la politique de recherche et d’innovation en sécurité notamment en tant que co-pilote de la délégation française du cluster 3 « sécurité civile pour la société » du programme HORIZON EUROPE. Au plan de la coopération internationale, le SGDSN pilote plusieurs accords cadre en matière scientifique et technique.

Enfin, dans le cadre de la nouvelle stratégie nationale de la résilience, le SGDSN intégrera un volet capacitaire, avec deux objectifs :

  • renforcer l'expression du besoin en matière de sécurité en fédérant la demande des demandeurs de nouvelles solutions ;
  • mettre en place une politique publique d'anticipation en matière de recherche et d’innovation et de politique industrielle en lien avec ce besoin.